Woodkid met fin à 7 années d’attente
Après le succès en 2013 de « Golden Age, écoulé à près de 800 000 exemplaires, le génie français nous offre un 2e album très personnel intitulé S16.
S16, L’odeur du souffre
S16, pour ceux ayant déjà eu devant les yeux la classification périodique des éléments, est le petit nom scientifique donné au souffre. Quelle message Woodkid a-t-il voulu nous faire passer? Celui de cet élément essentiel à la vie sur Terre et pourtant synonyme de destruction et de mort? Quoiqu’il en soit, son second album nous offre un aperçu très torturé et personnel de la créativité de Yoann Lemoine.
Après son premier album plébiscité et qualifié de chef d’œuvre par beaucoup, le Lyonnais nous gratifie de 11 titres très attendus par les fans. Tout au long des mélodies, nous nous retrouvons confrontés à l’étendu des émotions du musicien. Sa voix, reconnaissable entre toutes, nous emmène dans les profondeurs de sa mélancolie, parfois même pouvons-nous y déceler de la tristesse face au monde actuel. Les notes se font plus lancinantes, plus posées, et beaucoup moins « Hollywoodiennes » que ne l’étaient celles composant « The Golden Age ».
L’âme de Woodkid
Ainsi, nous ne retrouvons pas ici d’hymnes dont il a le secret, tels « Iron » ou « Run Boy Run ». L’homogénéité est omniprésente, au point que nous pensons n’écouter qu’un seul morceau. Nous avons le sentiment de ne pas pouvoir forcément retenir des rythmes et notes enivrantes comme « Conquest of Spaces ». Certaines sortent bien évidemment du lot, tels « Reactor » et « Minus Sixty-one » qui clos magnifiquement l’album.
L’influence de son passé de réalisateur de clips spectaculaires se fait toujours ressentir, et les vidéos accompagnant certains titres le montrent, à tel point qu’on se demande si la musique ne serait pas faite pour le clip. C’est toujours aussi graphique et beau, du vrai Woodkid en ce sens. Ceux qui ont eu la chance de le voir en concert savent à quel point l’univers graphique de l’auteur est indissociable de son œuvre musical.
Lors de la sortie du single « Goliath » en avril, le ton était donné sur l’ambiance. Thème martial et mélodies lancinantes, voilà ce que nous retrouvons tout au long de l’album. Les cordes et les cuivres sur des titres tels « Pale Yellow » et « Shift » nous entraînent vers une mélancolie face aux défis modernes. Ecologie, montée de l’extrême droite, mais aussi ses défis personnels (« In Your Likeness ») alimentent ses chansons. Il nous pousse à réfléchir et à s’inquiéter de ce qu’il peut se passer autour de nous.
Un album pour guérir
Selon ses propres mots, S16 existe « pour vaincre et guérir de beaucoup de choses ». On ressent l’âme torturé de l’artiste, chose souvent très communes aux génies créatif, hyperactifs et hypersensibles (à l’instar d’Alexandre Astier et autres créateurs multidisciplinaires). Ici, il souhaite bousculer notre vision, changer notre perception de la beauté musicale et visuelle. La pochette, magnifique, nous invite à nous rapprocher d’un être sombre, libre à chacun de l’interpréter comme il le souhaite.
Notre avis sur S16
Je ne peux être objectif lorsqu’il s’agit de Woodkid. Ses premiers morceaux restent une claque pour moi. Je l’ai découvert comme beaucoup sur la bande annonce du jeux vidéo « Assassin’s Creed Revelations ». « Iron » y rythmait alors un condensé des aventures du personnage principal. S’en est suivi des heures d’écoutes de ses singles puis du génialissime « The Golden Age ». La marche était très haute, et le risque était grand de se planter, comme souvent lorsque le premier essai est un chef-d’œuvre.
La comparaison est évidemment inévitable. Et pourtant, Yoann Lemoine arrive à éviter les écueil, en se renouvelant tout en faisant du Woodkid. C’est un album émouvant, poignant, personnel qu’il nous offre, bien que beaucoup moins facile d’écoute. Nous aimons, mais 2013 restera pour moi un sommet qui demeure toujours inatteignable.
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