Décryptage d’un succès
Après 6 années de tournage et 90 épisodes au compteur, la série de Peter Nowalk a dit au revoir à ses fans avec un dernier épisode plein de rebondissements. Secrets, histoires de famille, trahisons, meurtres, j’avoue avoir eu besoin de bien m’accrocher parfois pour ne pas perdre le fil. Néanmoins, la série (que j’ai regardé sur Netflix) a réussi à m’intriguer et à me fidéliser. Dans cet article sans spoil, je vous fait le décryptage de cette série au grand succès.
Crédit photos : ABC
HTGAWM : Le concept gagnant
L’intrigue suit l’évolution du personnage principale Analyse Keating, jouée par la talentueuse Viola Davis. A.K est une avocate de renommée, qui donne des cours de droits à l’université de Middleton en Pennsylvanie. La série tire son nom du cours d’A.K nommé « How To Get Away With Murder » (en Français: comment échapper à une condamnation pour meurtre). En France le titre de la série a été raccourci pour devenir « Murder ». Un choix que je trouve assez étrange et qui dénature la série en elle-même.
Toutes les saisons suivent le même schéma. Le début et la fin de chaque épisode donne un aperçu des chapitres futurs lors desquels un meurtre est commis. Les personnages principaux sont étrangement toujours impliqués. Au fil des épisodes, de plus en plus de détails nous sont dévoilés. Le suspens est donc maintenu et atteint son apogée vers le milieu de la saison, quand le meurtre a lieu. Pour la suite des épisodes, les personnages tenteront de se sortir d’affaire. En somme, comment échapper à une condamnation pour meurtre.
HTGAWM : un arc-en-ciel de personnages
Le concept a réussi à faire de la série un succès mais il n’est pas le seul responsable. En plus des ingrédients magiques comme les secrets de famille, les mensonges et les trahisons, le choix et l’évolution des personnages y est pour beaucoup. Personnellement j’ai trouvé que le plus intéressant dans cette série était son coté psychologique.
En effet, la série traite de sujets très durs au travers des personnages, représentant toutes les couleurs du spectre. Viol, abandon familial, bisexualité, homosexualité, et même inceste. J’ai pu prendre conscience au travers des épisodes, de la lourdeur et de la gravité de certains évènements tragiques du passé des personnages. Cela m’a permis de mieux comprendre leur personnalité et leur psychique, et ce qui les a amené sur la voie où ils se trouvent à présent.
Mais le plus beau dans tous cela, si je puis me permettre le mot, c’est de voir l’évolution de ces personnages au travers de leurs combats, leurs succès mais surtout leurs échecs. Certains appondront à vivre avec leur traumatismes et à s’accepter. Certains transformeront leurs blessures en force pour combattre un système judiciaire beaucoup trop injuste. D’autres, aussi brillants qu’ils soient, feront de très mauvais choix de vie et continueront à alimenter leur cercle vicieux.
Un hommage aux femmes
Si je peux retenir quelque chose de la série HTGAWM ce sera le jeu de l’actrice principale Viola Davis. Je trouve que sa performance a été incroyable. Elle a été plus vraie que nature et nous a livré le meilleur et le pire d’elle même, le plus beau et le plus moche (petite pensée à son écoulement de nez).
Au travers de la série elle a dressé un manifeste pour les conditions de vie des Africain-américains dans un pays plus divisé que jamais. Elle a touché du doigts des sujets sensibles et a mis en lumière le combat éternel des femmes dans un monde beaucoup trop masculin.
Personnellement son jeu m’a touché et l’histoire qu’elle nous a conté également. Cela m’a touché parce que je pense que nous avons tous vécu un peu de ce qu’elle nous a dévoilé. Des complexes qui se transforment en combats intérieurs en obsessions et parfois même en dépression. Tout cela parce que la société d’aujourd’hui veut nous inculquer des normes qui n’ont pas lieu d’exister.
J’ai donc envie de finir mon article par un hommage aux femmes. Ces femmes guerrières on en connaît tous et on en est même certainement une soi-même. Des femmes qui se battent pour qu’on les accepte comme elles sont, dans le but de s’intégrer dans une société, qui n’est pas assez illuminée pour voir la beauté de nos différences. Néanmoins derrière ce combat, il y en a un autre encore plus important. La bataille acharnée qu’elles se livrent à elles-mêmes. Les femmes aujourd’hui se battent encore pour s’auto-accepter, accepter leur sexualité, leur héritage culturel, leur couleur de peau, leur cheveux et même leur prénom. Un combat qui ne devrait clairement pas exister !
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